Bethsabée au bain tenant la lettre du roi David
Rembrandt Harmensz. van Rijn, dit Rembrandt (Leyde, Pays-Bas, 1606 - Amsterdam, Pays-Bas, 1669)
1654
Huile sur toile
Département des Peintures, MI 957
« Voici que je dois la parer comme un agneau qu’on mène au sacrifice. Ma chère et douce maîtresse. Cette lettre qu’elle a reçue du roi David l’a plongée dans l’affliction. Sa beauté n’en est que plus émouvante.
J’essuie ses pieds et je n’ose la regarder de peur de pleurer. Je la sens si désemparée. Désobéir au Roi, elle ne le peut. Mais trahir son mari envoyé se faire tuer à la guerre par ce même roi, quelle détresse ! Bethsabée, Bethsabée, ton nom restera dans l’histoire comme celui d’une grande séductrice, mais moi je sais ce qu’il t’en aura coûté d’être si belle.
Fatal moment que celui où David s’éprit follement de toi. Tu te baignais innocemment dans la rivière quand il t’aperçut. Ton corps voluptueux a affolé ses sens. Tes pieds charmants, tes cuisses rondes, ton ventre généreux, la grâce de ta coiffure et puis ton doux visage à l’expression mélancolique…
D’autres époques sans doute ont aimé ou aimeront des femmes au corps plus ascétique et plus lisse. Ton corps à toi est tout aussi beau et émouvant dans la douceur et la sensualité de ses courbes. »