Louis XIV (1638-1715), roi de France 

Œuvre non visible - Salle fermée

Louis XIV (1638-1715), roi de France 

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Hyacinthe Rigaud (Perpignan, 1659 - Paris, 1743)

1701

Huile sur toile

Département des Peintures, INV 7492

J’ai accepté de poser pour ce tableau afin de contenter mon petit-fils, Philippe, qui vient de devenir roi d’Espagne. Avant son départ pour Madrid, j’ai commandé un portrait de lui au peintre Hyacinthe Rigaud. Philippe a proposé que ce dernier fasse aussi un portrait de moi, que j’ai promis de lui envoyer en Espagne.

Vous me voyez là triomphant, à 63 ans, dans une pose théâtrale, presque chorégraphique, qui rappelle mon génie pour la danse. Paré de tous les glorieux attributs royaux et du faste de ma tenue, je suis roi depuis 58 ans et, juché sur les hauts talons de mes souliers ornés de boucles de diamants, j’incarne, dans le monde entier, la majesté par excellence.

Pour autant, la vie ne m’a pas épargné, j’ai été accablé de maladies et de douleurs. En vérité, je considère que c’est à mon courage dans l’épreuve que je dois ma renommée et mon très long règne. J’ai su transformer les séquelles et les atteintes à ma beauté en véritables modes scrutées et adoptées dans toutes les cours d’Europe. C’est ce qui s’est produit avec cette longue perruque bouclée qui dissimule ma calvitie. Binet, mon perruquier, en a fait un objet de luxe très convoité. Il prétend qu’elle est si longue et si dense qu’il a assemblé une dizaine de chevelures pour la confectionner.  
 
Une fois fini, mon portrait a tant plu à la cour que j’ai décidé de l’exposer dans la salle du Trône, à Versailles. Madame de Maintenon m’a convaincu de commander son exacte copie à Rigaud afin de tenir ma promesse. J’en ferai faire plusieurs, car plus j’y pense et plus je tiens à ce portrait. N’est-il pas à lui seul la vitrine du raffinement et de la beauté ?

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