Hermès, dieu des voyageurs, dit Hermès Richelieu
D'après le sculpteur Naucydès d'Argos, actif en Grèce vers 400-380 av. J-C. ?
Italie, 2e siècle ap. J.-C. ?
Marbre
Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, Ma 573
« Me reconnaissez-vous ?
Voilà plus de 2 000 ans que mon canon est copié parce que tous veulent me ressembler !
Je suis Hermès, le messager des dieux. Bien avant d’être exposé au Louvre, j’ai fait partie de la collection du cardinal de Richelieu. Ce grand amateur d’art savait apprécier la beauté et c’est pour cela que son nom est accolé au mien.
On dit que je suis la copie romaine d’un original grec qui aurait disparu. À mon époque les corps humains sont sculptés selon la règle d’or établie par le grand Polyclète dans son traité « Le Kanon ». Le canon (la canne du roseau) est un instrument de mesure qui permet de proportionner le modèle de l’homme idéal. Ainsi, la tête représente une mesure, le torse trois, tout comme les jambes, et cela va jusqu’aux doigts et aux orteils ! Pourtant, voyez comme mon sculpteur, Naucydès, a pris la liberté d’échapper à ces strictes mesures pour allonger ma silhouette et rendre encore plus vives mes jambes de messager !
Qui aurait cru que cette règle de beauté traverserait le temps jusqu’à devenir omniprésente ? Eh oui ! Je suis toujours une référence. Ma nudité héroïque et mon corps musculeux, issus du canon masculin antique, correspondent encore aujourd’hui à l’image parfaite de l’homme jeune, beau et fort que l’on retrouve dans la multitude d’images contemporaines auxquelles vous êtes exposés aujourd’hui. »