Nécessaire de voyage de Marie-Antoinette
J.-P. Palma (ébéniste, J.-P. Charpenat (orfèvre), F. Joubert (orfèvre), N. Lethien (coutelier)
Paris, manufacture de porcelaine dite du duc d'Orléans, 1787-1788
Coffre d'acajou, argent fondu et ciselé
porcelaine tendre, cuivre doré
Département des Objets d'art, OA 9594
« Ce nécessaire de voyage a beaucoup compté pour moi. J’ai pratiquement choisi chacun des 94 objets qui y sont logés, dans des emplacements ajustés au millimètre près. Porcelaine, argent, ivoire, cristal, acajou, ébène… La légèreté et la frugalité ne faisaient pas partie du voyage d’une reine de France.
On me dit que ce nécessaire pèse 50 kilogrammes et je veux bien le croire ! Tous les objets utiles à mon quotidien sont là, pour la plupart marqués de mes initiales entrelacées, M et A pour Marie-Antoinette.
Couverts, tasses, chocolatière, écritoire, bouillotte, aiguière, bassin, crachoir, ciseaux, brosses, ustensiles pour manucure, miroirs, poudrier, 31 flacons contenant autant de parfums et d’eaux florales à la lavande, à la rose ou au jasmin conçus par mon parfumeur Jean-Louis Fargeon, différents pots contenant des fards, des onguents à base de cire ou de pâte d’amande, et même un mortier pour broyer les poudres et pigments utiles à la fabrication des cosmétiques, un entonnoir pour transvaser ces produits de beauté…
Voulez-vous que je vous dise ce qui m’attriste, quand j’y pense ?
Pour dissiper les rumeurs sur notre fuite, j’ai fait savoir que j’avais offert à ma sœur, Marie-Christine d’Autriche, ce nécessaire sans lequel je ne pouvais voyager et dans lequel la majorité des objets sont destinés à mon hygiène et à ma beauté.
La tristesse de ne pas avoir pu emporter ce nécessaire lors de mon dernier voyage n’est-elle pas la meilleure preuve de sa grande importance dans ma vie ? »