Plaques de coffret : Histoire de l'enfant prodigue

Salle 503 - Aile Richelieu, Niveau 1

Plaques de coffret : Histoire de l'enfant prodigue

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Paris, vers 1260-1280

Ivoire

Département des Objets d'art, OA 2589 B

« Que feriez-vous de votre vie si vous aviez un père assez riche, généreux et aimant pour vous accorder d’hériter de lui avant sa mort ?

Pour répondre à cette question, au Moyen Âge, on pense immédiatement à la parabole du fils prodigue. Et on connaît bien sa réponse : mener une vie oisive sans penser au lendemain, festoyer, rechercher la compagnie de femmes aux mœurs légères et se délecter d’un bon bain chaud… C’est ce que j’ai représenté sur cette tablette qui ornait un coffret.

N’étant jamais allé en Terre sainte, je me suis inspiré des seuls bains que je connais pour façonner cet objet : les 27 étuves publiques fréquentées par les Parisiens qui n’ont pas les moyens d’une telle installation chez eux. Autant dire la quasi-totalité d’entre eux. Contrairement aux idées reçues, on adore se laver à grande eau et on accorde une grande importance à la propreté à mon époque.

Certes, nous sommes loin des hammams d’Orient ou des thermes romains, mais les étuves sont des endroits joyeux et j’y vais avec plaisir. On peut y acheter un peu de savon et s’immerger dans de grands baquets emplis d’eau chaude, assez grands pour s’y tenir à plusieurs, hommes et femmes ensemble, sans pudibonderie. On s’y lave, on discute, on mange et on boit, on peut aussi se reposer, jouer à des jeux d’argent et parfois même y rencontrer des prostituées.

Les autorités ecclésiastiques ne tolèrent qu’à contrecœur ces lieux qui échappent à leur contrôle. Et même si elles n’ont aucune autre solution à proposer aux citadins pour se laver, je suis certain qu’elles finiront par les interdire… »

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