Portrait de Madame Charles-Pierre Pécoul, belle-mère de l'artiste et Portrait de Charles-Pierre Pécoul, entrepreneur des Bâtiments du roi, beau-père de l'artiste
Jacques-Louis David (Paris, 1748 - Bruxelles, 1825)
1784
Huile sur toile
Département des Peintures, INV 3707 et INV 3706
« Ne soyez pas intimidé, mon ami ! Je sais qu’il vous est difficile d’être scruté, mais nous devons bien cela à notre cher gendre qui nous a figés ici pour l’éternité ! Croyez-moi, tout le monde n’a pas la chance d’avoir dans sa famille l’un des plus grands peintres du royaume qu’est Jacques-Louis David ! Et puis… je ne suis pas mécontente, moi, de trôner avec ma mine rosée, mon bonnet dernier cri, mes dentelles et mes rubans et de contempler votre mine cossue, votre habit à boutons d’or, votre gilet brodé, vos culottes de satin noir. N’incarnons-nous pas le triomphe de la bourgeoisie ?
Et surtout, vous devriez être content d’avoir été peint à un âge avancé valorisant notre bonhomie à travers nos silhouettes. Car enfin, pourquoi devrions-nous dépeindre la maturité par des visages livides et ridés et des corps décharnés ? Nous cultivons au contraire nos âmes sincères, bienveillantes, la plénitude et la satisfaction d’être en paix avec nous-mêmes et avec ceux qu’on aime. N’est-ce point cela la vraie beauté de la jeunesse ?
Allons, redressez-vous mon ami, ajustez votre perruque et cessez de prendre cet air chafouin, nos amis visiteurs iront bientôt admirer d’autres charmes que les nôtres, ce ne sont pas les femmes nues et les hommes musclés de l’ère antique qui manquent dans ce musée ! »