Voltaire nu

Salle 220 - Aile Richelieu, Niveau 0

Voltaire nu

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Jean-Baptiste Pigalle (Paris, 1714 - Paris, 1785)

1776

Marbre

Département des Sculptures, ENT 1962.01

« Décidément, quoi qu’il m’arrive ou que je fasse, j’arrive à susciter la polémique. C’est une satisfaction ! Je suis bien reconnaissant à la Société des gens de lettres de s’être cotisée pour que Monsieur Pigalle, ce génie, me sculpte pour l’éternité.  
 
Il m’a représenté nu, la belle affaire ! N’avons-nous tous pas un corps et ne savons-nous tous pas qu’il est corruptible ? Que sa destination est le néant ? Vraiment, laissez en paix Monsieur Pigalle qui m’a représenté ainsi avec mon plein accord.  
 
Il est vrai que je ne m’attendais pas, quand il me pria de poser pour sculpter mon visage, à le voir placé sur ce corps de vieil homme. Après tout, pour dépeindre les puissants, la mode serait plutôt d’imiter la statuaire antique éclatante de jeunesse, mais ne méritais-je pas mieux qu’un tel travestissement ?  

Philosophe jusqu’au bout, je suis, à la fin, fort aise du choix audacieux de me représenter dans la vérité de la vieillesse, le visage ridé et émacié.
 
Aurait-on voulu que Pigalle me façonne comme il l’a fait de Madame de Pompadour, qu’il me ménage et qu’il me flatte ? Fi ! J’espère être au-delà de ces médiocrités. J’assume mon âge et je vois de la dignité dans les traces du temps qui passe. Toute la richesse d’une vie affleure.
 
Voltairien est devenu un adjectif qui à lui seul contient l’esprit français, reconnaissable entre tous. Elle est là, ma beauté ! Dans le feu de ce que j’ai apporté à la France et au monde, ce vent léger d’impertinence et de liberté qui jamais ne s’éteindra ! »

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