Portrait de Pierre Quthe, apothicaire (1519- après 1588)
François Clouet (Tours, 1505/10 - Paris, 1572)
1562
Huile sur bois
Département des Peintures, RF 1719
« Ce cher ami Clouet a décidé de me peindre. C’est un honneur, pensez-donc, ce peintre et valet de chambre extraordinaire du Roi François Ier m’a pris moi pour modèle, un apothicaire, un homme simple et dont le seul mérite est de connaître la botanique comme personne d’autre à Paris !
En ai-je soigné de beaux seigneurs, en ai-je embelli de gentes dames ! Et tout cela avec quoi ? Avec les simples, ces plantes, des plus banales aux plus rares, que je cultive avec tant de soin dans mon jardin botanique ! Il est vrai que celui-ci, le plus grand de Paris, n’a rien à envier à celui de l’Académie de Médecine. De mes plantes, herbes, fleurs, arbrisseaux, j’extrais la substance, je les broie, je les marie en de savants mélanges afin qu’en sortent poudres, onguents, potions et parfums.
Mes recherches portent à la fois sur les remèdes et sur les soins apportés à la peau qui est un organe vital et porte bien souvent des stigmates révélateurs de toutes sortes de maladies. Je ne vois pas comment séparer santé et beauté. Je suis convaincu que pour prendre soin de soi, à l’intérieur comme à l’extérieur. Ce qui est beau est bon. Ce qui est bon peut aussi être beau comme l’est cet herbier dans lequel je décris les vertus singulières des plantes que je collectionne et cultive. Clouet l’a placé sous ma main pour illustrer mon état. J’y tiens plus que tout car j’y consigne tout ce que j’apprends et tout ce que je veux partager et transmettre. Ce sera ma contribution à la science car à mes yeux, beauté et santé seront toujours intrinsèquement liées. »