Portrait d'une jeune princesse de la Maison d'Este

Salle 709 - Aile Denon, Niveau 1

Portrait d'une jeune princesse de la Maison d'Este

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Antonio di Puccio, dit Pisanello (Pise, avant 1395 - Rome ou Naples, 1455)

Vers 1435-1440

Peint sur bois (peuplier)

Département des Peintures, RF 766

« Je vous semble étrange ? N’est-ce pas plutôt votre regard sur moi qui l’est ? Ma beauté, il est vrai, n’est pas commune, selon les standards qui sont les vôtres désormais. Point de chevelure abondante ni de sourcils épais. Pas de longs cils. Mon visage et ma nuque sont soigneusement épilés. Vous n’imaginez pas le temps qu’il m’a fallu pour obtenir ce front haut et lisse, dépourvu du moindre cheveu.
Chaque jour, j’en fais une œuvre, toute de maîtrise et de domestication. Une noble dame comme moi ne saurait avoir quoi que ce soit de commun avec un animal velu. Il faut dompter en nous la bête.
Ne me regardez pas ainsi, je vous assure que ce n’est ni la première, ni la dernière fois que la pilosité et la coiffure symbolisent ce que nous croyons être la supériorité de l’espèce humaine.
Ma coiffure, bien que simple, est savamment élaborée. Dès le réveil, je m’attelle avec mes servantes à poser les rubans de mon chignon, à la mode antique. Avez-vous noté sa forme oblongue ? Les historiens d’art pensent qu’il doit tout à la fantaisie de Pisanello.
Des anthropologues, eux, pensent que mon crâne a été déformé intentionnellement quand j’étais enfant, une tradition héritée des Huns et perpétuée au sein de certaines de familles nobles du nord de l’Italie. Permettez que je conserve pour moi la réponse à ce petit mystère. » 

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