Statuette féminine aux bras croisés
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Statuette féminine aux bras croisés
Prov. Archipel des Cyclades (Grèce), vers 2700-2300 av. J.-C.
Marbre
Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, MA 5009
« On m’a trouvée dans une tombe.
Non pas dans la mienne, car je suis immortelle, mais dans celle d’un homme ou celle d’une femme où, pour une raison inconnue, on m’avait placée, il y a près de 4 500 ans, sur l’île de Syros, l’une des Cyclades.
Taillés dans le marbre local avant d’être polis à la pierre ponce, mon visage et mon corps ont été peints jadis, mais au fil du temps, mes couleurs se sont effacées et tous les détails ont disparu. Je ne m’en plains pas. Telle que je suis maintenant, avec mes formes et ma poitrine à peine esquissées, discrètes, mes bras sagement croisés, mon visage stylisé et mes jambes qui se serrent pour parachever mon étroite silhouette, je me sens plus mystérieuse et comme auréolée par ce dépouillement. Je me sens plus belle que jamais.
C’est ce minimalisme radical qui a tant plu à Constantin Brâncuși, Pablo Picasso, Amedeo Modigliani, Jean Arp ou Henry Moore. Mes formes les ont inspirés alors qu’ils voulaient réinventer la représentation de la figure humaine.
C’est fascinant, ce dialogue entre l’art de l’Âge du bronze et l’art moderne, vous ne trouvez pas ? C’est la beauté humaine qui le rend possible. Enracinée dans des corps et des visages qui n’ont pratiquement pas changé depuis 100 000 ans, ceux des sapiens que nous sommes tous, elle fait dialoguer toutes les civilisations et toutes les époques sur un enjeu crucial : le style. »
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